Addictions dans le milieu gay – Témoignage de Léa

Dernier témoignage d’une série de 3 témoignages sur les addictions dans le milieu homosexuel.

Par souci de diversité, j’ai voulu avoir un témoignage féminin, mais toujours lié au milieu homosexuel. J’ai donc directement pensé à Léa, une fille que j’ai rencontré à la fac, qui travaille maintenant dans la fonction publique à Saint Étienne.

La connaissant bien, j’ai tout de suite su que son histoire serait parfaite pour le sujet. Léa a toujours été une fille passionnée : en général, bien sûr, mais aussi et surtout passionnée de sexe. Bisexuelle (“pourquoi se restreindre les choix ?”, selon ses propres termes) et libertine depuis des années, voici son discours :

Alex m’a contacté un soir d’août par texto pour m’exposer son idée d’article sur les dépendances. Je me suis tout de suite sentie concernée car effectivement, il s’est avéré que depuis environ deux ans, je touche un peu à tout et à n’importe quoi, et je me suis rendu compte il y a peu (j’étais d’ailleurs en soirée avec lui sur Lyon) que je ne pouvais plus me passer de cocaïne quand je sortais…! 

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En réalité, il avait surtout pensé à mon addiction au sexe ! Cela m’a vraiment fait rire, lorsque je m’en suis rendu compte, car je n’y avais même pas pensé quand il m’a exposé le sujet. C’est pour moi tellement naturel. Pour moi… Car je dois avouer que d’un œil extérieur, mon rapport au sexe peut sembler quelque peu extrême. 

Nous en avons donc discuté, et nous nous sommes rendu compte que finalement, les deux addictions mentionnée ci-dessus étaient intimement liée. J’ai donc accepté de vous raconter ma vie de femme libre, mais parfois assujettie à des pulsions que je ne maîtrise pas. 

J’ai toujours aimé le sexe, dès que j’ai été en âge de procréer. Je ne saurais l’expliquer : j’ai toujours eu un désir prononcé pour la sensualité, la sexualité et le plaisir charnel.

Évidemment, j’ai commencé par vivre une vie “normale”, juste pour rentrer dans le moule. J’ai donc eu un copain, au lycée, avec qui ça a duré 2 ans… Mais malgré les rapports sexuels passionnels que nous avions, quelque chose me manquait. Nous avons donc fini par rompre, car la passion était réelle, mais la fidélité l’était moins. Nous étions sûrement trop jeune pour en parler de façon posée et réfléchie… 

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J’ai, par la suite, rencontré une fille dont je suis tombé éperdument amoureuse. Je crois d’ailleurs que je resterai, au fond de mon cœur, toujours amoureuse d’elle. Nous sommes resté ensemble trois ans. Ce fut trois ans d’intense bonheur émotionnel, mais elle me voulait fidèle, et je me suis vite rendu compte que malgré l’amour, je ne pouvais pas l’être. Ce désir de l’autre était plus fort que moi.

Vous vous direz certainement que quand on aime, on reste fidèle. Mes amis m’ont dit la même chose. Mais ce sont pour moi, l’amour et le sexe ne vont pas forcément de pair. Il ne m’est d’ailleurs pas naturel d’associer plaisir sexuel et amour. 

Nous avons donc rompu pour cette raison. J’aurais fini par lui faire du mal et c’est la dernière chose que je souhaitais. Ce fut extrêmement difficile pour moi. Cependant, il faut bien admettre que c’est à ce moment-là que j’ai pu embrasser qui j’étais vraiment : une libertine qui s’assume.
J’ai donc commencé à me rendre sur des applications libertines, et à découvrir ce monde qui a toujours su me séduire et ne m’a jamais déçu : respect de l’autre, sensualité, sexualité
sans jamais rentrer dans la vulgarité. Tout ce que j’aimais. 

Lorsque j’en parle à mes amis, cela les fait rire car ils me voient un peu comme un nymphomane (même si le terme reste péjoratif, je suis persuadée qu’ils ne me jugent aucunement).  En effet, j’ai cet attrait pour la sexualité qui est omniprésent. J’y pense presque constamment et tout pour moi peut-être prétexte au plaisir sexuel. 

Cette addiction là ne m’a jamais dérangée car je cocaine3l’assume entièrement et elle n’a jamais été néfaste, autant au niveau de ma santé qu’au niveau psychologique. 

Cependant, j’ai découvert d’autres addictions dans ce monde de la sexualité débridée, qui, finalement, est très lié au monde gay (pour moi, le monde homosexuel ne fait preuve d’aucun tabou sexuel, et c’est très bien comme cela !). En effet, c’est dans les soirées libertines ou autres clubs de ce type que j’ai pu avoir un accès quasi normal à la cocaïne. L’alcool y coule aussi à flot, évidemment, mais j’ai toujours su être maître de ma consommation. 

Cet consommation presque ordinaire de la cocaïne m’a donc poussé à en user sans me poser trop de question. 

Après quelques traces, la confiance en soi se développe énormément et on se sent toute puissante : prête à séduire tout le monde qui nous entoure.

Problème : sans m’en rendre réellement compte, j’ai réalisé qu’en l’espace de quelques mois, je ne pouvais plus sortir sans avoir de cocaïne. 

L’effet pervers de cette drogue est qu’elle vous fait croire que vous allez forcément passer une mauvaise soirée si vous n’y avez pas accès. Le fait de se sentir tout puissant lorsque l’on en a pris a aussi un côté néfaste : lorsque l’effet retombe, vous vous sentez comme une merde.

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J’ai réalisé tout cela à force de conversations avec des amis proches, cet été, qui m’ont permis de me rendre compte que je n’avais pas besoin de ça pour être qui je suis : une femme libre, qui a confiance en elle et peut passer une bonne soirée avec n’importe qui (amis, amant(e)s, famille), sans forcément avoir recours à la drogue. J’ai donc décidé du jour au lendemain d’arrêter. 

Cela a été très difficile pour moi de ressortir sans y avoir accès, surtout lorsque l’on m’en proposait. Mais finalement, je me reprends toujours en me posant les bonnes questions : en ai-je réellement besoin ? Ai-je envie de devenir accroc au point d’en prendre de plus en plus, pour finir par en prendre tous les jours ? Ai-je envie de me bousiller la santé ? 

Donc, en conclusion : le sexe, oui, ouiii, encore ! La drogue, non merci, un verre de vin suffira.
Ne vous laissez pas surprendre. 

Ce récit marque la fin de notre série addiction dans le milieu homosexuel. J’espère que vous aurez apprécié lire ces trois témoignages, qu’ils vous auront touché, fait réfléchir, ou peut-être plus simplement passé le temps. N’hésitez pas à commenter afin d’exprimer votre point de vue sur les questions soulevées.

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